lunes, 17 de septiembre de 2012

Retour sur le Festival des Films du Monde | Citeeze.com

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Retour sur le Festival des Films du Monde

Entrevue avec le réalisateur Juan Alfredo Uribe pour Lo Azul del Cielo

Lo Azul del Cielo
Oksana Cueva
Le FFM a tiré sa révérence sur sa 36e édition et a remis des prix à une grande variété de productions cinématographiques. Le grand prix des Amériques a été décerné à « Where the Fire Burns » du réalisateur turque Ismail Gunes.
Les productions canadiennes ont également amassé des prix. Dans les courts métrages, le premier prix a été accordé à « Macpherson » de Martine Chartrand et le prix du jury à « Le Banquet de la Concubine », une collaboration Canada/Chine du réalisateur Hefang Wei. Le film québécois «Karakara » de Claude Gagnon a emporté deux prix: Prix spécial de l’ouverture sur le monde et le prix de la Cinémathèque québécoise pour le long métrage coup de cœur du public. Dans la catégorie ‘prix du public’, « Macpherson » gagne cette fois-ci le prix du meilleur court métrage canadien. Finalement, le prix du meilleur documentaire ex-aequo est attribué à « Beauty and the Breast » de Liliana Komorowska.
Regard sur le cinéma latino-américain avec Lo Azul del Cielo (Le Bleu du Ciel):
Une exquise production qui allie les styles de film néo-noir et mélodrame romantique. Présenté en première canadienne dans la catégorie ‘Regards sur le cinéma du monde’, ce film palpitant peint le portrait d’une Colombie des années 90 et aborde l’amour sur un angle singulier.
Camilo, un jeune de 23 ans de classe moyenne de Medellin, passe ses journées à jouer au soccer quand Berri, entraîneur de l’équipe lui propose une affaire risquée. Bien que confronté par un défi de conscience, il accepte attiré par l’idée du revenu facile. Berri est impliqué dans un groupe de criminels qui commettent des enlèvements. La nouvelle tâche de Camilo est de surveiller un séquestré avec qui il développe un lien amical. Il est aussi intrigué par les termes superlatifs que Don Vicente emploi pour décrire sa fille unique, Sol. À partir de ce détour, Camilo, obsédé par l’idée de conquérir Sol se transforme en un être dont l’existence pourrait l’approcher de son objet de désir et quand il y est presque arrivé, son passé sombre lui joue un tour.
Nous avons discuté avec Juan Alfredo Uribe, réalisateur et scénariste du film, de ses débuts, de sa récente production et de ses projets futurs.
Parlez-moi de vos débuts, comment êtes-vous arrivé à faire du cinéma?
J’ai débuté comme photographe, je faisais des annonces publicitaires pour la télévision dans les années 90 en Colombie. J’ai également produit deux courts métrages (présentés au festival Sundance), des documentaires et des séries télé en Colombie et aux États-Unis.
Quel maître du 7e art vous inspire et pourquoi?
Alfred Hitchcock car il sait maintenir le suspense dès la première scène. Le cinéma doit réussir à conduire le public à travers un labyrinthe, mais avec les yeux couverts.
Quel est le sujet principal qui est véhiculé dans votre film?
Je n’aime pas prêcher pour mes films ni défendre des vérités existentielles. En Colombie on dit « L’argent maudit ne paye jamais », donc je voulais transmettre l'idée que la justice divine triomphe et que tôt ou tard, la récompense arrive.
Parlez-moi des symbolismes du film.
Pour débuter, le titre souligne un paradoxe physique. En réalité, par la réfraction des rayons ultraviolets qui restent dans l’atmosphère, le ciel devrait être perçu par l’œil humain dans des tons lilas. Par contre, Camilo voit juste du bleu, une perception illusoire, du même que son désir de conquérir Sol (qui veut dire soleil) qui est hors de sa portée autant que le soleil est inaccessible aux humains. J’ai voulu que l’actrice qui joue Sol (Maria Gaviria) soit rousse pour accentuer l’analogie avec le soleil grâce à son physique.
Le film aborde la question des enlèvements en Colombie, que l'on sait primordiale. Qu'en est-il aujourd'hui?
Dans les années 90, Colombie était le pays avec le plus haut taux d’enlèvements. Comme on voit dans le film, ce ne sont pas des professionnels mais plutôt des amateurs. Actuellement, il existe des enlèvements de caractère plus politique. Par exemple, ils vont capturer un politicien et le libérer au bout d’une semaine.
Et le choix de la bande sonore?
Je suis un grand amateur de musique. Je joue de la guitare et de la batterie jazz. Beaucoup de pièces originales qu'on entend dans le film ont été écrites par Peter Golub et son fils. Je voulais raviver les émotions avec ce répertoire musical.
Quel a été l’accueil du film et où peut-on le voir?
Je suis satisfait de l’accueil du public. La première officielle était au Santa Barbara International Film Festival (EU) puis le film a été présenté aux festivals de film international de Rhode Island et de Santiago au Chili. D’ici la fin d’année, on complète le circuit des festivals et il sortira dans les salles le 18 janvier en Colombie. Il sera probablement aussi disponible en DVD.
Montréal en quelques mots?
Montréal est très ouverte d’esprit, ça me rappelle San Francisco. Je voudrais que le Québec continue à préserver son identité et son héritage culturel.
Pour plus d’informations sur le réalisateur et son dernier film, visitez le site